Qui est cette abeille noire ?

L’abeille mellifère est une espèce très diversifiée présente sur la plus grande partie de la Terre. On en connaît au moins vingt-quatre sous-espèces.

L’abeille noire (Apis mellifera mellifera) est la sous-espèce ouest-européenne de l’abeille mellifère.

C’est l’abeille indigène en Belgique.

L’abeille noire est une abeille très rustique convenant bien au type d’apiculture pratiquée par la majorité des apiculteurs wallons (ruchers sédentaires conduits de manière plutôt extensive).

L’origine, en quelques mots

Les abeilles mellifères ont peuplé l’Europe depuis des milliers d’années. Elles ont migré depuis une région située en Afrique du Nord ou au Moyen-Orient. Pendant la dernière période glaciaire, des glaciers se sont étendus sur le Nord et le centre de l’Europe et ont encerclé les populations d’abeilles.

Les colonies qui ont survécu...

ont été celles qui ont eu une bonne stratégie pour la récolte et le stockage du miel et qui ont été résistantes aux conditions climatiques difficiles.

Ce sont ces colonies qui ont formé la sous-espèce d’abeilles appelée Apis mellifera mellifera, plus connue sous le nom d’abeille noire.

Lorsque la région s’est réchauffée, les essences d’arbres feuillus ont commencé à repeupler le territoire. Les abeilles noires ont dès lors commencé à peupler de nouvelles zones, comme l’Angleterre, la Scandinavie et l’Oural. Les abeilles noires ont donc été les premières à coloniser un grand territoire grâce à un climat plus favorable.

Cette grande population d’abeilles noires s’est subdivisée en populations locales spécialisées en fonction du climat et de la végétation présente sur leur territoire.

Une question de biodiversité

L’abeille mellifère est un des pollinisateurs les plus importants sur le plan économique; elle participe de manière importante au maintien de la biodiversité de la flore sauvage et à la stabilité des écosystèmes (concept de keystone species), donc à notre bien-être sur Terre.

Dans un environnement en perpétuelle évolution, le maintien de la diversité d’une espèce est indispensable à sa survie. A ce titre, toutes les races (sous-espèces) d’abeilles doivent être préservées, sans exception, y compris l’abeille noire pour ses qualités zootechniques et adaptatives, ainsi que pour ses caractéristiques évolutives originales.

Pourquoi est-elle en voie de disparition ?

Les abeilles sont importantes pour l’agriculture, mais leur disparition, tout comme celle des pollinisateurs en général, est une catastrophe planétaire qui nous met en danger

Les causes sont multiples et s’entretiennent les unes les autres : dérèglement climatique, maladies, acariens (varroa destructor), parasites, disparition des habitats en raison des monocultures et pour finir, les traitements phytosanitaires. Ces causes valent pour toutes les abeilles.

Cependant...
il existe une espèce d’abeilles pour laquelle s’ajoutent à cela d’autres causes de disparition.

L’abeille noire européenne est une race de l’abeille mellifère qui a vu son aire de répartition diminuer progressivement à cause de croisements avec des races étrangères importées par l’homme.

Les apiculteurs ne contrôlent pas l’accouplement de leurs abeilles et les abeilles indigènes se croisent alors avec les abeilles importées. Ces croisements et rétrocroisements conduisent à une dégradation du cheptel au profit d’une abeille abâtardie, souvent agressive.

Aujourd’hui, l’élevage de l’abeille carniolienne, caucasienne (autres sous-espèces) ou Buckfast (race synthétique) est de plus en plus pratiqué, au point que l’abeille noire est très introgressée (« croisée ») ou a disparu de la plus grande partie du territoire belge.

La concurrence des autres races n’a jamais été aussi forte. L’utilisation continue de ces races finira par faire disparaître à tout jamais l’abeille noire, un patrimoine génétique irremplaçable.

Certaines régions conservent l’abeille noire, la sauvegardent et tentent de la sélectionner.

C’est le cas à Chimay, où il se trouve une zone de protection de l’abeille noire.

Envie d’en savoir plus ?

Zone protégée de Chimay – Momignies

Depuis 2004, tout le territoire de l’entité communale de Chimay est une zone de protection pour l’abeille noire. Cette protection est organisée par un règlement communal qui prévoit que l’abeille noire est la seule abeille dont l’élevage est autorisé à Chimay.

La zone protégée de Chimay...

est incluse dans une région plus étendue où l’abeille noire est encore bien représentée (au sud et à l’ouest de la ligne Couvin-Philippeville-Charleroi-Mons-Tournai). En 2015, la commune de Momignies, voisine de celle de Chimay, a pris des mesures de protection semblables à celles de Chimay.

Une abeille rustique pour une apiculture durable

Dans sa région d’origine, l’abeille noire fait preuve de grandes capacités d’adaptation et elle est très rustique.

Cette abeille est une très bonne butineuse et pollinisatrice. Elle est dotée d’une grande puissance de vol et capable de voler par basse température.

Econome et prudente, elle ne gaspille pas et conserve ses ressources proche du couvain et est plus résistante que les races importées.

De plus, la longévité de ses ouvrières permet de ne pas avoir des colonies géantes, gourmandes en nourriture et en couvain. Tout cela en fait une abeille qui convient bien à une apiculture durable, utilisant moins de ressources et d’énergie.

En Belgique, aucune autre race ne permet d’envisager la pratique d’une apiculture durable.

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